BULLETIN DE REINFORMATION DU 21 FÉVRIER 2019

Patron d'émission le 21 février 2019

Bulletin de réinformation proposé par Erika Gauthier et Brieuc Chevalier

Rediffusions à l’antenne à 11h45 et 21h00

 

 

GRANDS TITRES


 

► L’Allemagne se montre réticente face au retour de ses djihadistes

Donald Trump a beau tweeter frénétiquement, les Allemands ne l’entendent pas de cette oreille. Le président américain avait demandé à ses alliés européens de prendre les mesures nécessaires au rapatriement des djihadistes capturés par les troupes au sol de la coalition.
Les djihadistes seraient relativement nombreux, environ 800 si l’on en croit le compte Twitter du locataire de la Maison-Blanche. Mais si Donald Trump n’hésite pas à les qualifier de « fighters », de combattants, la réalité est sans doute plus complexe : il y a parmi eux nombre de femmes et d’enfants dont les cas posent un problème épineux aux Etats européens.

Une réaction unie de l’Allemagne face à ce retour

De l’autre côté du Rhin, la ministre de la Défense d’Allemagne n’a pas hésité à prendre parti : les ressortissants allemands capturés en Syrie doivent être jugés sur place. Elle estime en effet que les djihadistes, une fois rapatriés, n’auraient pas de mal à échapper à la justice : la question du djihad est juridiquement très complexe à caractériser. Pas de preuve matérielle, pas de témoins … Tandis que sur place, les autorités syriennes disposent de tous les éléments à charge. La ministre des Affaires étrangères allemande a soutenu cette réaction confirmant les difficultés engendrées par de telles démarches.

À Damas, Bachar el-Assad doit regarder avec beaucoup d’amusement ce spectacle. Les pays occidentaux ont voulu sous-traiter aux Kurdes les combats contre Daech et finalement ne récoltent aujourd’hui que la monnaie de leur pièce.

Qu’en est-il de la France sur ce sujet ?

Ainsi, parmi les 150 djihadistes que la France est censée rapatrier prochainement, on compte à peine 50 hommes. Pourtant selon des interviews rapportés par BFMTV ces femmes djihadistes sont loin de regretter leur choix ainsi que la barbarie qu’elles voient perpétrer. Un responsable du camp de Syrie dénonce que « Même si elles disent aujourd’hui ne plus être avec Daech, la plupart continuent d’avoir une pratique extrémistes de la religion musulmane. Qui seront prêtes à tout sacrifice pour que l’Islam prospère à nouveau. »

 

BRÈVES DE FRANCE


 

► L’Académie française abdique

Une commission d’académiciens va prochainement rendre un rapport sur la féminisation des noms de métiers, titres, grades et fonctions, afin d’acter – à n’en pas douter – une réforme sur ce sujet. « L’Académie en était à un rapport datant de l’ère de Maurice Druon » (1984) nous explique Dominique Bona, académicienne… Si celle-ci se défend de tout « féminisme politique », elle parle néanmoins d’une « victoire à titre personnel »…

L’Académie, loin de tout « esprit de système » n’était pas opposée jusque là à certaines féminisations, pourvu qu’elles ne constituent pas de barbarismes et respectent certaines règles. Mais hier pointée du doigt pour son conservatisme, aujourd’hui l’institution se veut « soucieuse de l’évolution des mœurs concernant les femmes » et se propose d’accompagner les réformes sociétales. Révélateur d’une époque.

 

► Nice teste la reconnaissance faciale dans la rue

La Commission nationale de l’informatique et des libertés (CNIL) a donné son feu vert à la mairie de Nice pour expérimenter un système de reconnaissance faciale. Dispositif sera expérimenté durant toute la période du carnaval jusqu’au 6 mars. Il s’agit d’une première en France sur la voie publique.

L’objectif prôné par le maire Christian Estrosi est « d’utiliser toutes les innovations possibles au service de notre sécurité ». Ils vont mettre en place différents types de scénarios : de la recherche d’un enfant perdu, d’une personne âgées vulnérable, ou d’une personne recherchée. Pour ce test, un millier de volontaires ont été invités à jouer le rôle de cobaye tandis que les autres personnes présentes auront les visages floutés. Les commentaires ont été très partagés allant de l’approbation totale par certains à ceux pointant une atteinte trop grande aux libertés individuelles par la majorité de la population interrogée.

 

► L’ancien boxer Christophe Dettinger vient de sortir de prison

L’ancien boxeur Christophe Dettinger, condamné pour avoir attaqué deux gendarmes lors de l’acte VIII des Gilets Jaunes est sorti hier de la prison de Fleury-Mérogis. Rappelons qu’il a été condamné le 13 février par le tribunal correctionnel de Paris à un an de prison ferme aménageable en semi-liberté. Ce régime de semi-liberté lui permettra de reprendre un emploi en journée avec toutefois des horaires très stricts puisqu’il devra regagner le centre de semi-liberté de Corbeil-Essonnes après son travail. Un comité de soutien l’attendait à sa sortie de 40 jours de prison avec de nombreuses pancartes. Pendant le procès, Christophe Dettinger dit avoir regretté son geste mais qu’il avait agit pour protéger une femme modeste.

 

► Mort du couturier et styliste allemand Karl Lagerfeld

C’est une figure emblématique de la mode et de la haute couture qui nous quitte, en la personne de Karl Lagerfeld. Né en Allemagne en 1933, il arrive à Paris en 1952 et intègre très vite le monde de la haute couture parisienne. Il se lie alors d’un amour platonique avec le dandy d’alors Jacques de Basher devenu plus tard l’amant de son rival de toujours. En 1982, il intègre la maison Chanel, alors au bord de la faillite. Pour remonter la maison de haute couture, il entreprend d’employer le nom Chanel et son fameux insigne afin de lancer de nombreux objets dérivés, du pin’s au sac à dos, de la barboteuse au verre à dent. Surnommé alors le Kaiser, il dirige la société d’une main de fer. A la fin de sa vie il avait notamment suscité la polémique outre-Rhin pour ses propos à l’égard de la politique migratoire allemande.

 

► Le Commission d’enquête du Sénat remet son rapport sur l’Affaire Benalla.

Après plus de six mois de travaux et 34 auditions, Philippe Bas, président de la commission d’enquête a exposé les conclusions de cette dernière. En outre, le rapport révèle de graves dysfonctionnements au saint de l’organisation de l’Élysée et écarte l’hypothèse de l’individu isolé et pointe de nombreuses défaillances au plus haut niveau de l’État. Elle a également demandé des poursuites judiciaires à l’encontre de Benalla pour parjure et faux témoignage. Enfin, elle met en cause le rôle de nombreux proches et conseiller de Macron impliqués dans cette affaire. L’Élysée a de son côté accusé le Sénat de s’être ingéré dans les affaires de l’exécutif et de ne pas avoir respecté la séparation des pouvoirs. Comme le dit l’adage, c’est un peu l’hôpital qui se fiche de la charité.

 

NOUVELLES DU MONDE


 

► Implosion du sommet de Visegrád en Israël

Annoncé en 2017, et repoussé en 2018, finalement le très attendu sommet de Visegrád en Israël n’aura pas lieu. En cause, la résurgence d’un vieux différent qui oppose les deux pays quant à la participation polonaise à la Shoah (on se souviendra du conflit de 2018).

Les enjeux politiques et diplomatiques de celle-ci sont pourtant de taille. Pour Israël, il s’agit de renforcer ses positions diplomatiques sur la question palestinienne et iranienne en exploitant les divisions de l’Union européenne. Pour les membres de Visegrád, il s’agit d’affirmer leurs positions propres, tant dans les relations internationales (rapprochement américain, question iranienne, question palestinienne) qu’en matière de politique européenne (en 1992 ils s’unissaient pour s’intégrer, désormais ils restent unis pour se démarquer). Les nouvelles accusations d’antisémitisme et les propos racistes des responsables israéliens ont conduit à un énième report de cette rencontre. Elles ne marquent pas pour autant la cessation de toutes relations, et des rencontres bilatérales restent prévues.

 

► L’Église sous les projecteurs

C’est à la pédophilie que s’attaque le pape François. Elle avait été annoncée en septembre dernier : la conférence épiscopale pour la défense des mineurs dans l’Église débute aujourd’hui à Rome et se tiendra jusqu’à dimanche. Elle a pour objectif une prise de conscience collective sur ce fléau qui se manifeste variablement selon les contextes et l’adoption de mesures communes claires.

Fléau, car au delà de l’indéniable souffrance des victimes et de la culpabilité de certains clercs, ces affaires remettent en cause l’autorité morale de l’Eglise, pourtant établie largement tant auprès des chrétiens que des non-chrétiens. Comment voulez-vous que l’Église sur les questions de bioéthique fasse valoir les droits de l’enfant dans de telles circonstances ? C’est sa crédibilité universelle qui est affaiblie. En rendant à l’état laïc samedi dernier l’ex-cardinal McCarrick, le pape réaffirme la volonté de l’Église d’appliquer la tolérance zéro sur ce véritable problème.

 

► La CIA utilise la Turquie pour faire pression sur la Chine

Tandis que la Turquie a résolu sa crise économique en se rapprochant économiquement de la Chine, elle a dénoncé publiquement la répression des Ouïgours en s’appuyant sur de fausses informations début février. Ainsi depuis plusieurs semaines, la presse turque évoque le sort de ces Ouïgours cette population turcophone et musulmane de Chine. Cette prise de position a éclaté entre Ankara et Beijing depuis que le président M. Trump a retiré le soutien américain à l’économie turque. La Turquie s’était alors tournée vers la Chine. Une question se pose désormais, la déclaration turque est elle une simple prise de position intérieure ou est-elle une nouvelle politique de l’Etat conforme aux responsabilités antérieures du président Erdogan ? Tandis que les Etats-Unis entreprennent un bras de fer commercial avec Beijing comme si une réconciliation était intervenue entre la la CIA et la Turquie, prévoyant la reprise des actions secrètes contre la Chine.

 

► Le bras de fer continue au Venezuela

Au début du mois, l’auto-proclamé président par intérim Juan Guaido avait annoncé l’arrivée d’une aide humanitaire en provenance des Etats-Unis. Nicolas Maduro s’était immédiatement prononcé contre cette demande, voyant dans cette annonce une tentative d’ingérence et un véritable cheval de Troie que pourrait utiliser Donald Trump pour renverser son gouvernement.
Il y a deux jours, le président vénézuélien a riposté en annonçant que 300 tonnes d’aide humanitaire seraient livrées en provenance de Russie. Les produits seront issus d’autres pays comme la Chine, la Turquie et même les Nations-Unies, mais ils seraient centralisés et acheminés depuis un port russe. À noter qu’aucun membre officiel de Moscou n’a confirmé ou démenti cette information.
À l’occasion de cette annonce, Nicolas Maduro est revenu sur les propos de son rival, qualifiant d’attrape-nigaud la demande adressée par Juan Guido aux Etats-Unis. L’héritier d’Hugo Chavez semble d’ailleurs décidé à ne pas céder un pouce de son terrain face à la tentative de déstabilisation dont il fait l’objet, mais résister à la pression américaine sera difficile tant les enjeux sont élevés. Juan uGaido a ainsi laissé entendre que la principale compagnie pétrolière du Venezuela, PDVSA, serait ouverte aux capitaux étrangers s’il arrivait au pouvoir. De quoi motiver une intervention militaire américaine ? Affaire à suivre …

 

► Poutine s’adresse à l’assemblée fédérale

Un peu moins d’un an après sa réélection, le 20 février, le président Poutine a prononcé son discours annuel devant l’assemblée fédérale de Russie, les deux chambres du parlement réunies. Cette intervention, devenue habituelle depuis 15 ans, est l’occasion pour le président d’évaluer la situation intérieure et extérieure de la politique du président, ainsi que de présenter ses projets politiques à venir. Il s’est en outre exprimé sur la situation démographique du pays et a promis de renforcer les aides sociales et d’alléger les charges fiscales, notamment à l’égard des familles. En focalisant son discours sur la dimension sociale et le niveau de vie, Poutine cherche à rassurer les classes moyennes, après la très impopulaire réforme sur les retraites.

 

ÉPHÉMÉRIDE DU JOUR


 

Le 21 février 1431 Jeanne d’Arc est parue devant ses juges à Rouen pour l’ouverture de son procès. Héroïne de l’histoire de France Jeanne d’Arc fut une jeune fille d’origine paysanne qui affirmait avoir reçu de la part de saints la mission de délivrer la France de l’occupation anglaise. Rencontrant Charles VII elle est parvenue à lever le siège d’Orléans et à conduire le roi au sacre à Reims, contribuant à inverser le cours de la guerre de Cent Ans. Mais capturée par les Bourguignons à Compiègne elle fut vendue aux Anglais pour la somme de dix mille livres. Son procès a duré trois mois et fut conduit par Pierre Cauchon, l’évêque de Beauvais. Environ 120 personnes y ont participé dont des chanoines, des docteurs et des abbés. A l’issue du procès, Jeanne d’Arc sera accusée d’hérésie et condamnée à être brûlée vive.

 

 

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