BULLETIN DE REINFORMATION DU 14 JANVIER 2019

Patron d'émission le 14 janvier 2019

Bulletin de réinformation proposé par Henri Benoît et Sara Bernier

Rediffusions à l’antenne à 11h45 et 21h00

 

 

GRANDS TITRES


 
 

► Gilets jaunes : malgré les intimidations, la mobilisation s’amplifie.

Ce sont quelques 92.000 manifestants, selon Le Figaro, qui se sont mobilisés samedi dernier aux quatre coins de la France, pour l’Acte IX des Gilets jaunes. Un chiffre en forte hausse par rapport aux effectifs de l’Acte VIII, qui avait appelé à un rassemblement devant l’Assemblée nationale. A Paris, en matinée, un cortège s’est formé aux abords de Bercy, pour protester contre une fiscalité jugée démesurée. Et comme chaque samedi, l’avenue des Champs-Elysées est restée le lieu privilégié des manifestants.

Mais il semble que la défiance à l’égard des médias continue de faire rage ?

A Rouen, une équipe de LCI a été prise à partie par des manifestants et dans la zone industrielle d’Angoulême, 70 Gilets jaunes ont tenté de bloquer l’impression du quotidien local « La Charente libre », accusé d’être « un ramassis de journaleux à la solde du gouvernement ». Enfin, à Paris, en marge des manifestations, Jean Michel Apathie a été interpellé à la sortie d’un plateau de télévision par un individu se réclamant des Gilets jaunes.

Et, la ville de Jacques Cœur a été interdite aux Gilets jaunes ?

Le mouvement des Gilets jaunes avait fait le pari d’une délocalisation en province pour l’acte IX. Pari réussi puisque plus de 6.000 manifestants ont rejoint Bourges, la célèbre ville de Jacques Cœur, grand argentier du roi Charles VII qui mit fin à la guerre de Cent ans. Pourtant, la préfecture du Cher n’avait pas vu ce projet d’un bon œil et a pris quatre arrêtés, en vue d’interdire la manifestation des Gilets jaunes dans le centre-ville. Officiellement, l’objectif était de faciliter l’arrestation des fameux « casseurs », mais en filigrane, on est en droit de se demander si l’arsenal juridique mis en place par Catherine Ferrier, ne visait pas plutôt à casser le mouvement des Gilets jaunes. Elle, n’a pas souhaité communiquer sur le nombre d’agents mobilisés pour maintenir le calme dans la ville, en se justifiant ainsi : « Nous avons des renforts importants, mais je n’en communiquerai pas le nombre car c’est contre-productif. Quand on annonce le nombre de forces mobiles, les activistes se mobilisent plus ou moins. Ça fait partie de la manœuvre de protection de Bourges de se taire. ». Protection purement sécuritaire ou politique ? Le doute est de mise…

Et quelle interprétation peut on donner au succès de samedi dernier ?

Il semble que les menaces de Christophe Castaner visant à faire des Gilets Jaunes, les complices des casseurs, aient été contre-productives. Enfin les propos d’Emmanuel Macron tenus lors de la galette des rois à l’Elysée et affirmant que trop de français avaient –je cite- « oublié le sens de l’effort », n’ont fait que jeter de l’huile sur le feu, au point que cette galette a été rebaptisée par l’opposition « la boulette des rois ».

Interviewé sur Boulevard Voltaire, le député Gilbert Collard qualifie l’acte IX de –je cite- « moins violent mais plus grave pour le gouvernement ».

 

► Sur fond de tensions avec Bruxelles, la Roumanie prend la présidence de l’Union européenne

Depuis le mardi 1er janvier, le président roumain Klaus Ioannis assure la présidence tournante de l’Union européenne, succédant ainsi à l’Autriche, sur fond d’une défiance réciproque avec Bruxelles. En effet, après la Pologne et la Hongrie, c’est désormais au tour de la Roumanie de se retrouver dans le collimateur de la Commission européenne. Jean-Claude Juncker, son président, a même déclaré, je cite : « Le Gouvernement de Bucarest n’a pas encore pleinement compris ce que signifie présider les pays de l’Union européenne. »

Mais quelles sont les raisons de cette animosité réciproque ?

En plus des multiples déclarations eurosceptiques du Gouvernement roumain, c’est surtout la politique intérieure de la Roumanie qui inquiète fortement Bruxelles, et notamment une réforme judiciaire soupçonnée d’avoir pour but le blanchiment de Liviu Dragnea, un des membres du PSD (Parti-social démocrate) actuellement au pouvoir à Bucarest, et l’un des hommes forts du pays. La bien-pensance bruxelloise n’hésite pas à critiquer la persistance d’une corruption, la censure des médias et un système de santé pénalisé par la fuite des médecins vers les pays d’Europe occidentale plus rémunérateurs, ce qui n’est pourtant rien d’autre que l’application du principe de la libre circulation des personnes et des biens voulue par Bruxelles. Mais ces menaces ne semblent pas impressionner Calin Popescu Tariceanu, le président du Sénat roumain, qui a publiquement déclaré que la Commission de Bruxelles était une « une bureaucratie arrogante ».

Mais peut-on dire que la Roumanie est isolée au sein de l’Union ?

Pas vraiment ! L’Italien Salvini s’est rapproché de Bucarest en décembre dernier pour défendre une ligne politique respectant davantage la souveraineté des états membres au sein de l’Union européenne. Il plaide même de plus en plus ouvertement pour une refonte des institutions européennes.

2019 promet d’être une bien belle année pour l’Europe, avec le Brexit prévu pour fin mars, et un mécontentement grandissant des peuples à l’égard de leurs élites, à l’image des Gilets jaunes français. Les élections européennes de mai prochain risquent de réserver bien des surprises

BRÈVES DE FRANCE


 

► La cagnotte lancée par Renaud Muselier crée la polémique.

Jugeant « immorale » la cagnotte en ligne lancée sur leetichi.com par Eric Drouet, porte-parole des Gilets jaunes, en faveur du boxeur Christophe Dettinger, le président de la région PACA Renaud Muselier avait lancé sur le même site une cagnotte au bénéfice des forces de l’ordre. Selon lui, ces fonctionnaires censés protéger les manifestants et faire respecter l’ordre républicain, seraient les seules victimes d’un « déferlement de violences inacceptables ». Bénéficiant d’un fort relais médiatique, la cagnotte de Muselier grimpe à plus d’un million d’euros en deux jours. Un pactole bien supérieur aux 117.000 euros recueillis par Eric Drouet avant que le site leetchi.com ne clôture unilatéralement sa cagnotte, sous la pression des médias et des politiques.

Mais, selon l’hebdomadaire Marianne, des doutes sont apparus sur l’intégrité de la cagnotte lancée par le président de la PACA ?

Des internautes s’interrogent sur un afflux d’audience inexpliqué au beau milieu de la nuit, et qui laisse penser qu’il serait dû à des processus automatisés, bref à l’action de robots. Sur le fond, la polémique est loin de tarir : alors que le boxeur est mis à l’index, une femme porte plainte le 8 janvier contre les forces de l’ordre, et affirme que Christophe Dettinger lui a sauvé la vie en écartant un policier en train de la frapper. Il n’en fallait pas plus à Eric Drouet pour lancer une nouvelle cagnotte sur la plateforme Paypal, cette fois-ci au bénéfice des nombreux blessés des manifestations : une « guerre des cagnottes » inédite qui n’a pas encore dit son dernier mot !

 

► SOS Méditerranée agréé pour intervenir dans l’enseignement public

Jean-Michel Blanquer, ministre de l’Éducation nationale, vient de signer un arrêté autorisant pour cinq ans l’association pro-migrants SOS Méditerranée — dont nous avons plusieurs fois parlé ici — à intervenir en appui auprès des enseignants. Selon l’arrêté, cette association respecterait les trois critères exigés : poursuite d’un intérêt général, transparence financière et fonctionnement démocratique.

Cela n’a pas manqué de susciter de vives critiques. Ainsi le Figaro estime que le ministère a trahi son devoir de neutralité et Boulevard Voltaire est encore plus sévère en titrant : « Blanquer, complice du prosélytisme migratoire ». Alors que selon un récent sondage de BVA, 7 Français sur 10 jugent négativement la politique d’immigration de la France et de l’Union européenne, les activités de SOS Méditerranée, qui a affrété l’Aquarius sont plus que controversées. Rappelons que de nombreuses associations droit-de-l’hommistes bénéficient aussi d’un agrément Education Nationale : SOS racisme, la Ligue des Droits de l’homme, le MRAP, la LICRA, SOS Homophobie pour ne citer qu’elles, dont on connaît le caractère trop souvent partisan et prosélyte.

Encore une fois, il est légitime de se poser la question suivante : est-ce bien le rôle de l’école que de faire des petits écoliers français de parfaits pro-migrants, au détriment de la transmission des fondamentaux que sont la lecture, l’écriture et le calcul ? Entre éducation et rééducation nationale, la frontière semble poreuse…

 

► Jean Paul Delevoye pressenti pour remplacer Chantal Jouanno

Faisant suite au retrait de Chantal Jouanno en raison de la polémique sur sa rémunération de présidente de la Commission nationale du débat public, Jean-Paul Delevoye semble le favori pour la remplacer pour superviser le « grand débat national ». Mais l’histoire le rattrape car personne n’a oublié qu’en 2013, alors qu’il était président du Conseil économique, social et environnemental, il s’était littéralement assis sur la pétition des 700.000 signataires qui s’opposaient à la dénaturation du mariage de la Loi Taubira : une nomination qui serait une véritable provocation pour Ludivine de la Rochère, porte-parole de la Manif pour tous. Mauvais départ pour le grand débat national qui doit être lancé mardi prochain !

 

► Et le chiffre du jour c’est 200 milliards d’euros.

C’est le montant de l’émission de l’emprunt 2019 de l’Etat français à moyen et long terme sur les marchés financiers mondiaux. Cinq milliards de plus qu’en 2018. Il devra servir à financer le déficit du budget prévisionnel à hauteur de 107,7 milliards d’euros et à rembourser la précédente dette à hauteur de 130,2 milliards d’euros. En clair, on emprunte pour rembourser, mais il n’est pas dit qu’avec l’instabilité politique qui se profile, les investisseurs internationaux se précipiteront pour financer les fins de mois de l’Etat français. Rappelons que le service de la dette est le deuxième poste de dépense après l’Éducation nationale.

 

NOUVELLES DU MONDE


 

► Le général Dominique Delawarde se désole de l’absence française à la conférence internationale de Téhéran sur la Défense et la sécurité en Asie de l’Ouest

Trente quatre pays ont participé à la conférence représentant 60 % de la population mondiale. Parmi ceux-ci :

  • quatre pays se considérant comme les victimes du chaos généré par les Etats-Unis depuis l’intervention militaire en Irak de 2003 : Irak ; Syrie, Yémen et Afghanistan.
  • quatre pays de la coalition occidentale, qui se sont ouvertement démarqués de Trump en défendant le maintien de l’accord sur le nucléaire iranien : Allemagne, Japon, Autriche et Italie.
  • à noter une délégation russe particulièrement nombreuse.

Aucune mésentente ne s’est faite sentir parmi les pays participants, qu’ils soient sunnites et chiites.

Parmi les grands absents : les Etats-Unis, le Royaume-Uni et la France qui n‘a toujours pas nommé d’ambassadeur à Téhéran depuis le départ de François Séménaud en juin dernier pour de mystérieuses raisons.

Et à quelles conclusions a abouti la conférence ?

La conférence à laquelle le général Delawarde participait en qualité d’expert extérieur, s’est soldée par un certain nombre de constats communs :

  • La lutte contre l’extrémisme islamiste doit se poursuivre en Asie de l’Ouest, mais en dehors des ingérences étrangères et notamment de la coalition
  • L’ingérence américaine dans la région, vécue comme un soutien inconditionnel à Israël et une volonté de contrôler les ressources naturelles, doit cesser.

L’absence française à la conférence a été perçue, selon le général Delawarde, comme l’expression d’un pays qui ne compte plus vraiment par lui-même : une nation affaiblie sur le plan diplomatique, économique et militaire. Un pays plus que jamais vassal des Etats-Unis.

 

► La bonne nouvelle du jour est spatiale

Mission réussie pour l’expédition spatiale chinoise : le robot Yutu-2 a aluni le 3 janvier dernier après s’être détaché de la sonde qui le transportait. Il communique avec les terriens par l’intermédiaire d’un satellite placé en orbite autour de la Lune. L’agence spatiale chinoise, qui envisage dans le futur l’envoi de missions habitées, a diffusé vendredi dernier les premières photographies de la face cachée de la Lune. La mission s’est donnée pour but d’appréhender l’impact des vents solaires sur la surface lunaire inexplorée.

 

 

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