BULLETIN DE REINFORMATION DU 16 NOVEMBRE 2018

Patron d'émission le 16 novembre 2018

Bulletin de réinformation proposé par Henri Dubost et Catherine Noailles

Rediffusions à l’antenne à 11h45 et 21h00.

 

 

ÉPHÉMÉRIDE


 

Le 16 novembre 1945, le poète et musicien américain Ezra Pound est extradé vers les Etats-Unis. Le 3 mai précédent, il avait été livré aux Américains par les communistes italiens. Dès l’arrivée au pouvoir de Mussolini en 1922, Pound s’était engagé résolument aux côtés du Duce. Pendant la guerre, Pound anime plusieurs émissions en langue anglaise sur la radio italienne. Il y défend le fascisme et vilipende la finance cosmopolite et ses alliés anglo-américains, selon lui les véritables fauteurs de guerre. Craignant les conséquences fâcheuses d’un procès – Pound n’avait-il pas mené une enquête approfondie sur la Réserve fédérale américaine ? – les autorités fédérales préféreront le déclarer fou et l’interner en hôpital psychiatrique. Libéré en 1961 à la condition expresse de s’abstenir de toute déclaration publique, Pound regagne l’Italie où il décède en 1972. Seul manquement à son engagement, un entretien accordé en 1967 à Pier Paolo Pasolini. Ezra Pound est enterré à Venise, au cimetière de San Michele.

 

GRAND TITRE


 

« Gilets jaunes » : le pouvoir contre le peuple

17 novembre : une journée de tous les dangers pour le régime ?

Sur les réseaux sociaux, la colère à l’encontre du régime a atteint une rare intensité. Au point de stupéfier – et d’inquiéter – les journalistes du système, habitués au ronron des salles de rédaction. C’est ainsi que « La Voix du Nord » en ligne titrait lundi dernier : « Emmanuel Macron, cible d’une haine de plus en plus violente sur nos réseaux sociaux » (citation). En cause, certes, les « anti-promesses » du candidat Macron sur le pouvoir d’achat, mais également la terrible dégradation du prestige de la fonction présidentielle, avec la fête de la musique à l’Élysée ou encore la virée de Saint-Martin, de la même farine. La presse étrangère s’en est donnée à cœur-joie, multipliant les caricatures féroces. Le président focalise désormais sur sa personne rancœur, détestation et mépris, comme jamais. « Quand les peuples cessent d’estimer, ils cessent d’obéir »…

L’intervention du chef de l’Etat mercredi soir ne paraît pas avoir dissuadé les « Gilets jaunes »

L’intervention, qui s’est déroulée à bord du porte-avions Charles De Gaulle, était à des années-lumière des préoccupations quotidiennes des Français. Une seule bonne nouvelle : la réaffirmation du droit de manifester. Merci M. le président. Une réaffirmation qui fut largement tempérée par des déclarations martiales, aussi bien du Premier ministre que du duo Castaner/Nunez, à l’Intérieur, mettant sévèrement en garde les manifestants contre d’éventuels blocages. Des menaces durement ressenties par la rue. La direction de la police nationale vient par ailleurs de recadrer les policiers tentés par une fraternisation avec les « Gilets jaunes ». « Castaner va-t-il être le ministre de la castagne ? » a ironisé Gilbert Collard…

Des menaces complaisamment relayées par les grands organes de presse

Le régime a fait jouer les grands groupes de presse pour diffuser de fausses informations destinées à casser la mobilisation des « Gilets jaunes ». C’est ainsi que les médias à la botte – Europe1, Ouest-France, actu.fr, etc.  – affirment que de nombreux « Gilets jaunes », effrayés par les menaces du pouvoir, resteront chez eux. Sud-Ouest, France Info, L’Express, Le Parisien, etc. titrent sur les sanctions encourues, en les disproportionnant. Régulièrement échaudés par les mensonges du régime, dont cette très récente histoire de ce pseudo attentat d’un pseudo groupe d’ultradroite (nous en parlerons dans la suite du bulletin), les Français seront-ils une nouvelle fois dupes ?

L’augmentation du prix des carburants et du fioul n’est évidemment qu’une raison-écran. Derrière, il y a le rejet massif de la classe politique du système

Les syndicats se sont ostensiblement désolidarisés de la journée du 17. Rien d’étonnant après les révélations sur les grasses subventions gouvernementales dont bénéficient ces mêmes syndicats, ou encore sur le train de vie somptuaire des dirigeants de Force Ouvrière. Alors que le Rassemblement national et Debout la France ont immédiatement fait connaître leur soutien aux « Gilets jaunes », l’adhésion des partis politiques du système a été pour le moins chiche. Wauquiez a finalement opté pour le soutien, mais après avoir déclaré que son rôle à la tête de LR était de « lutter contre la vague populiste » (citation). La France Insoumise, d’abord effarouchée par les relents « populistes » de cette jacquerie, n’a condescendu qu’avant-hier à lui apporter son soutien, et encore : partiellement. Pour Mélenchon, entre le risque politique de s’associer à une initiative soupçonnée d’être instrumentalisée par l’« extrême-droite », et celui d’abandonner à Marine Le Pen et Nicolas Dupont-Aignan un mouvement largement soutenu par l’opinion, le choix fut proprement cornélien. A quelques mois du scrutin européen, et après le désastre communicationnel que fut l’histoire granguignolesque de la perquisition chez Mélenchon-Chikirou, la direction de la France insoumise a finalement choisi le peuple, mais en se pinçant le nez.

 

BRÈVES DE FRANCE


 

► Le premier chiffre du jour, c’est 860 000

C’est le nombre de personnes qui, ce vendredi matin, ont signé la pétition à l’origine du mouvement des « Gilets jaunes ».

 

► Le deuxième chiffre du jour : 73%

C’est le pourcentage des Français qui soutiennent le mouvement des « Gilets jaunes », selon un sondage Elabe pour BFMTV publié mercredi. Un chiffre largement supérieur à la proportion des Français qui avaient soutenu la mobilisation des cheminots, 40%, ou encore qui s’étaient déclarés défavorables à la réforme du droit du travail, 53%. Ce taux de soutien aux Gilets jaunes grimpe à 85% chez les catégories populaires, et 81% chez les habitants des communes rurales et des petites agglomérations. Chez les cadres, les classes moyennes et les habitants de l’agglomération parisienne, le niveau de soutien se situe autour de 60%. Sans surprise, les soutiens à la mobilisation se retrouvent le plus largement chez les sympathisants du Rassemblement national, 88%, alors que les sympathisants LREM ne sont qu’un sur deux à exprimer leur solidarité.

 

► Et troisième chiffre du jour : 0,9%

C’est la part de la France dans la production mondiale de CO2. A titre de comparaison, la Chine produit 29,7% du CO2 mondial ; les Etats-Unis : 14,4% ; l’Inde : 6,8% ; le Japon : 3,5%. La France fait plus de deux fois mieux que l’Allemagne : 2,2%

 

► « Gilets jaunes » toujours : Marine Le Pen juge « inappropriées » les menaces d’interpellations et d’amendes formulées par le gouvernement

Dans un entretien qu’elle a donné mardi dernier au Parisien, la présidente du Rassemblement national a estimé que le gouvernement traitait avec « un grand mépris » voire avec « violence » le mouvement des « Gilets jaunes », qualifiant les menaces du gouvernement de « disproportionnées ». « On a même le sentiment, a poursuivi Marine Le Pen, que le gouvernement souhaite que les choses dérapent ».

 

► Quand Macron défendait le diesel

C’était en août 2016, il y a donc un peu plus de deux ans. Emmanuel Macron était à l’époque ministre de l’Économie, de l’Industrie et du Numérique. En visite sur le site de l’équipementier Bosch, spécialisé dans la production d’éléments pour moteurs diesels, à Onet-le-Château (Aveyron), M. Macron a affirmé, je cite, qu’« Il ne faut pas faire la chasse au diesel », eu égard, je cite toujours, « aux millions de personnes qui l’achètent », parfois « celles qui ont le moins de pouvoir d’achat », ou aux « millions qui y travaillent ». Et M. Macron de conclure que le diesel était, je cite encore, « au cœur de la politique industrielle française » et de la « mobilité environnementale ».

 

► Comment est ventilée la TICPE

La TICPE, c’est la taxe intérieure de consommation sur les produits énergétiques. A laquelle s’ajoute, pour le consommateur, la TVA sur le prix des carburants et du fioul, mais aussi sur le montant de la TICPE, une sorte d’impôt sur l’impôt, donc. Seuls 19,1% de la TICPE va au financement de la « transition énergétique ». Pour le reste, 45,1% vont dans les caisses générales de l’Etat, 32,6% vont aux collectivités territoriales, et enfin 3,2% aux infrastructures routières et ferroviaires.

 

► Et nous terminons cette partie France avec la dernière aventure des Pieds Nickelés

Il était une fois un méchant groupe d’ultradroite qui avait projeté d’assassiner le gentil président Macron. Las, toute l’affaire n’était qu’une nouvelle esbroufe de la DGSI, comme vient de le révéler le Canard Enchaîné. Trois semaines après sa prise de fonction à la tête de la direction, Nicolas Lerner s’était en effet vu offrir cette « arrestation du siècle » en « cadeau de bienvenue », comme c’est la tradition chez les flics du renseignement intérieur. Quatre « zinzins survivalistes » (je cite le Canard) en ont fait les frais. Cette histoire de groupe d’ultradroite a été relayée jusqu’à plus soif par les médias du système. Silence radio, en revanche, depuis la découverte du pot-aux-roses…

 

BRÈVE DU MONDE


 

► Le Maroc se paie un TGV flambant neuf, financé pour moitié aux frais du contribuable français

Mercredi dernier, le président Macron était au Maroc pour participer à la cérémonie d’inauguration du TGV reliant Tanger à Casablanca, au côté du roi Mohammed VI. Ce projet franco-marocain a été lancé en septembre 2011 par le président Nicolas Sarkozy, et inspecté en septembre 2015 par François Hollande.  Il s’agit de la Ligne à Grande Vitesse la plus rapide d’Afrique. Ce projet, qui a coûté environ 2 milliards d’euros, a été financé à 50 % par la France. Macron a parlé, je cite, d’« un projet phare de la relation bilatérale entre la France et le Maroc ». Cette dépense d’un milliard d’euros donc, réalisée alors que les Français crèvent sous le poids des impôts et les taxes, a provoqué la colère de Louis Alliot, qui souligne que le gouvernement se montre par ailleurs incapable de financer la ligne de TGV Montpellier / Perpignan, pourtant déclarée d’intérêt européen…

 


 

Bonne nouvelle

► Une fois n’est pas coutume, elle est cinématographique, avec « Le grand bal », de Lætitia Caron. Dans une production d’une médiocrité étale, ce film résonne comme une divine surprise. A quelques contre-emplois près, qu’on lui pardonne volontiers, la réalisatrice réussit à saisir toute la palette et toute la subtilité des vibrations qui, la nuit durant, parcourt la cohorte des danseurs. Une hymne à la tradition européenne des musiques et des danses populaires. « Le grand bal », de Lætitia Caron, à voir toutes affaires cessantes avant son retrait des salles

 

Annonces

► Demain, samedi 17 novembre, bien entendu entre deux activités de type « gilets jaunes », vous pouvez aller reprendre haleine au 4ème forum de la dissidence, organisé par la Fondation Polémia, de 14h à 19h, au New Cap Event Center, 3, quai de Grenelle, Paris 15ème. Parmi les nombreux intervenants, citons, au risque d’en oublier et donc de nous faire des ennemis : Jean-Yves Le Gallou, président de Polémia, Martial Bild, Romain Espino, Claude Chollet, Michel Geoffroy, Benjamin Dormann, Samuel Lafont, Charles de Meyer, Edouard Chanot, Philippe Christèle, Nicolas Faure, etc. Tout renseignement sur polemia.com.

 

► Également ce samedi 17 novembre, à 10h 30, au « François Coppée », 1 bd du Montparnasse, Paris 14ème, M° Duroc, Joachim Véliocas donnera une conférence à l’invitation de l’Alliance libérale et sociale (ALS), pour son dernier livre, « L’Eglise face à l’islam, entre naïveté et lucidité », éditions de Paris – Max Chaleil. Henri, vous avez reçu l’auteur vendredi dernier dans votre Libre Journal de l’Identité. Entretien passionnant à consulter dans les archives de la radio.

 

 

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