Taxe sur les héritages : l’Etat veut la mort des Français ?
Par Adèle Rosner le 21 octobre 2025 - 4 minutes
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« Il y a des héritages qui, comme ça, passent de générations en générations, vous savez, le truc qui vous tombe du ciel ! Au bout d’un moment il faut arrêter ! »
C’est ce que déclarait le 15 octobre Yaël Braun-Pivet, la présidente de l’Assemblée nationale.
🗣️ Yael Braun-Pivet :
« Il faut taxer davantage l’héritage. Vous savez ce truc malsain qui vous tombe du ciel. » 😤
Ce « truc malsain », c’est la sueur du front de nos parents, grands-parents et ancêtres pauvre femme.
J’en peux plus des Macronistes. 😤
STOP! ✋🏻 pic.twitter.com/JEqXhYZXWf
— Bleu Blanc Rouge ! 🇫🇷 (@LBleuBlancRouge) October 15, 2025
Face à la tempête de critiques qu’a déclenchée sa proposition, elle a tenté de préciser ses propos en assurant qu’elle ne parlait que des « super-héritages », notamment ceux qui « interviennent en rebond, c’est-à-dire qui se transmettent de génération en génération depuis longtemps ». Pour elle, ces héritages transmis sur plusieurs générations ne seraient pas le fruit « du labeur et de la sueur » mais simplement une source d’inégalité. Yaël Braun-Pivet voudrait donc ajouter un troisième critère au barème d’imposition de l’héritage : celui de « l’origine générationnelle des biens ».
Rappelons tout de même qu’elle possède, grâce à son mari, une petite fortune en actions L’Oréal, et donc qu’ils pourront, eux, transmettre leur patrimoine. Mais ceux qui transmettent une maison de famille depuis plusieurs générations, ou simplement un petit appartement, resteront contraints de payer, à chaque nouvelle génération, les taxes de succession… jusqu’à n’avoir plus rien à transmettre.
Voilà donc l’objectif de la macronie : faire payer ceux qui veulent transmettre. Pourtant, en France, ils paient déjà bien assez !
La France est l’un des pays du monde où la fiscalité sur la transmission est la plus lourde. On le voit notamment avec l’abattement sur les droits de succession, absolument ridicule en France. Nous sommes taxés à partir de 100 000 euros, là où c’est 456 000 en Allemagne, 1,14 million en Italie, 11,5 millions aux États-Unis. Mais évidemment, taxer ces héritages rapporte de l’argent : le montant des recettes des seuls droits de succession est passé de 7 milliards d’euros en 2017 à plus de 16 milliards en 2023.
Utiliser les Français pour pomper leur argent jusqu’à la moelle, ce serait donc ça, l’objectif de la macronie ?
Selon une étude de la fondation Jean Jaurès, d’ici à 2040, avec le passage à la génération suivante, la moitié du patrimoine des Français changera de main. Au total, cela représenterait 9000 milliards d’euros. De quoi permettre à l’Etat de se goinfrer toujours plus sur le dos des Français, et avec le soutien, voire l’encouragement, de Yaël Braun-Pivet. Les finances publiques sont en crise et en chute libre, et la macronie a trouvé une vraie manne dans la taxation de l’héritage. Après avoir spolié les vivants, il faut désormais dépouiller les morts.
Un héritage n’est pourtant pas qu’un bien matériel transmis aux générations suivantes. L’héritage montre que l’homme ne reste pas sur ses acquis et que, contrairement à l’animal, il ne repart pas de zéro à chaque génération. Mais l’héritage n’est pas assez égalitaire pour Yaël Braun-Pivet. Elle préférerait sans doute que tout le monde reparte de zéro à chaque génération pendant que le personnel politique et médiatique pourra toujours placer femme, mari, enfants, neveux et maîtresses aux postes clés.
Que possédons-nous encore sans que l’Etat n’ait la main dessus ?
L’élite est déconnectée. Elle voit la famille comme une survivance d’un temps ancien désormais révolu et le patrimoine comme une tare qu’il faudrait corriger. Pour Yaël Braun-Pivet, ce qui vient des morts appartient déjà à l’État.
Retrouvez l’entretien de Guillaume Bernard sur le sujet sur la chaîne Youtube de Ligne Droite :