Borloo, futur locataire de Matignon ? Un système politique à bout de souffle. - Radio Courtoisie

Borloo, futur locataire de Matignon ? Un système politique à bout de souffle.

Par le 10 octobre 2025 - 4 minutes

Edito
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  • Borloo : un fossile de la politique politicienne.

Alors que les Français exigent une vraie rupture politique, la rumeur d’une nomination de Jean-Louis Borloo à Matignon met en lumière le recyclage d’un système politique épuisé, système au sein duquel l’on ressuscite les vieilles figures usagées. Entre des députés terrorisés à l’idée de perdre leurs avantages et leurs sièges et un président déterminé à verrouiller les institutions politiques, les aspirations populaires sont totalement bafouées et ignorées.

À 74 ans, Jean Louis Borloo, fossile du centre-droit avec un CV aussi interminable qu’une feuille d’impôts, est exhumé des tiroirs poussiéreux de la politique politicienne. Pressenti pour réchauffer le siège éjectable de Matignon, le bilan politique du fondateur de l’UDI est jugé médiocre par beaucoup. Connu pour son passage au ministère de l’Écologie sous Sarkozy, il n’a laissé derrière lui ni réforme marquante ni élan populaire. Sur X, les réactions sont cinglantes “Borloo PM ? Ils raclent les fonds de tiroir !” écrit un internaute, tandis qu’un autre ironise “Borloo, c’est Bayrou avec un verre de rouge en plus”. Ce choix reflète le recyclage incessant des mêmes figures du bloc central – conglomérat de macronistes, LR et PS – qui s’accrochent au pouvoir sans répondre aux attentes (légitimes) des Français. Selon un sondage Ifop d’octobre 2025, 68 % de nos concitoyens souhaitent rompre avec la politique macroniste, mais Borloo incarne l’exact inverse : la continuité d’un système à l’agonie. Après les échecs de Bayrou et Lecornu (démissionnaire après 27 jours), le futur Premier ministre représentera, pour sûr, un pouvoir à court d’idées. Telle une moule cramponnée au rocher politique depuis les années 80, Borloo (comme bien d’autres) symbolise à merveille la meute des centristes carriéristes obsédés par le pouvoir. Jean-Philippe Tanguy, député RN, a déclaré aujourd’hui le 10 octobre 2025, au micro de France InterMacron se moque de nous. On votera la censure pour forcer la dissolution”. Une motion de censure, soutenue par le RN et la gauche, semble de ce fait inévitable si Borloo est nommé.

  • La crainte d’une nouvelle dissolution de l’Assemblée.

Pourquoi vouloir imposer une personnalité politique si peu convaincante (comme beaucoup répétons-le) ? La réponse réside dans la crainte des élus. Les députés macronistes, alliés chimériquement aux LR et PS, redoutent une nouvelle dissolution de l’Assemblée qui leur ferait perdre leurs sièges et indemnités. Les exemples de cette peur sont multiples mais le plus marquant est le revirement d’Élisabeth Borne, ancienne Première ministre et championne du 49.3, concernant sa très impopulaire réforme des retraites. Cette dernière serait, aujourd’hui, ouverte à une suspension de ladite réforme : “il faut savoir écouter et bouger”. Quelle coïncidence ! En cas de dissolution de l’Assemblée, Borne sait pertinemment qu’elle ne sera pas réélue dans sa circonscription du Calvados. Alors, jouant le tout pour le tout, on préfère rétropédaler, oubliant les discours de 2022 considérant cette dite réforme comme sacrée. Bref encore des arrangements opportunistes.

Aussi, après l’échec des centristes lors des législatives de 2024, au point de s’allier à LFI pour contrer le RN – notamment avec le retrait d’Édouard Philippe au profit d’Alma Dufour, virulente députée LFI autoproclamée « antisioniste » – Emmanuel Macron redoute un second désaveu électoral qui achèverait son influence, déjà très faible. Détesté roi autoproclamé des Français, Macron transforme la politique en cirque grotesque, appuyé par une armée de fidèles serviteurs. De 2017 à 2025, le président a nommé entre 150 à 200 préfets selon Le Parisien, alignant ainsi l’administration territoriale à sa politique. De plus, 66% des directeurs des administrations centrales lui sont dévoués (chiffres donnés par l’Express). Cette mainmise, couplée à la docilité des présidents des assemblées et du Conseil constitutionnel, comme Yaël Braun-Pivet ou Richard Ferrand, permet à Macron de gouverner sans entrave. Cette stratégie semble paver le chemin du Président vers l’absolutisme. De Gaulle, qui considérait le peuple comme “la meilleure Cour suprême”, doit probablement s’indigner depuis l’au-delà, lui qui démissionna le 28 avril 1969 au lendemain d’un référendum (perçu comme un désaveu). Macron, s’abritant derrière l’excuse de “légalité démocratique”, est de plus en plus illégitime aux yeux du peuple : la côte de confiance du chef de l’État chute ce mois-ci à 14% selon Les Échos.

Derrière cette mascarade et en promouvant des figures impopulaires et inefficaces comme Bayrou, Lecornu et potentiellement Borloo, Macron maintient une emprise quasi-totale sur les institutions de la Vème République : régime politique qui ne semble plus tenir qu’à un fil. Louis de Bourbon, duc d’Anjou et prétendant légitimiste au trône de France, a alerté le 8 octobre 2025 dans le JDD sur une “crise politique et institutionnelle”, proposant la monarchie comme alternative d’espérance face à l’impasse républicaine.

Elsie Rose


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