Royaume-Uni : de nouveaux affrontements lors de manifestations anti-migrants
Par Le Figaro avec AFP le 8 août 2025 - Temps de lecture : 3 minutes
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À Londres et à Manchester, manifestants et contre-manifestants se sont de nouveau affrontés, deux semaines après la mise en examen d’un demandeur d’asile pour agression sexuelle.
De nouveau, la population britannique s’affronte au sujet de ses immigrés. Lors d’une marche organisée par la formation d’ultra-droite «Britain First» (La Grande-Bretagne d’abord) samedi 2 août à Manchester, des heurts ont éclaté, poussant la police à procéder à des arrestations.
Alors que des manifestants s’étaient déplacés pour appeler à une «remigration » massive, deux semaines après qu’un demandeur d’asile éthiopien de 38 ans a été mis en examen, soupçonné d’avoir tenté d’embrasser une adolescente de 14 ans (ce qu’il nie), des groupes de militants antiracistes sont de leur côté venus dire leur opposition. Les deux groupes se sont affrontés brièvement au début de la manifestation avant que la police ne les sépare, selon un journaliste de l’AFP qui se trouvait sur les lieux.
«C’est une marche pour la re-migration», a exposé Brendan O’Reilly, un manifestant de 66 ans. «Renvoyez-les d’où ils viennent, ne les laissez pas entrer – empêchez-les simplement d’arriver, nous avons des hôtels pleins de migrants et nous avons nos propres sans-abri qui sont dehors dans la rue, mendiant de la nourriture et sans hébergement», a-t-il ajouté. Judy, une contre-manifestante de 60 ans, infirmière à la retraite, a de son côté dit à l’AFP être là parce qu’elle «refuse de voir des gens pleins de haine dans les rues de Manchester». «Veulent-ils que tout le monde s’en aille ou est-ce seulement les gens de couleur? Je suspecte que ce sont juste les gens de couleurs qu’ils veulent voir re-migrer», a-t-elle ajouté.
Épouvantail de l’été 2024
À Londres, manifestants et contre-manifestants ont convergé vers un hôtel hébergeant des demandeurs d’asile en centre-ville, comme lors de manifestations précédentes qui avaient parfois donné lieu à des violences. Là aussi, des heurts ont éclaté avant que la police n’intervienne. Dans un post publié sur le réseau social X (ex-Twitter), la police londonienne a écrit que ses agents avaient dégagé un carrefour où les contre-manifestants s’étaient groupés. «Il y a eu neuf interpellations pour l’instant, dont sept pour atteinte à l’ordre public», a-t-elle précisé.
Plusieurs incidents se sont produits ces dernières semaines dans le cadre de ces mobilisations, pour la plupart dans le quartier londonien d’Epping. Si elles sont pour le moment circonscrites, les autorités redoutent le scénario cauchemardesque des émeutes de l’été 2024. Des insurgés s’en étaient pris à des hôtels dans plusieurs villes, ainsi qu’à des mosquées, après que de rumeurs eurent décrit l’agresseur, un adolescent britannique, comme un demandeur d’asile musulman. Les affrontements avec les forces de l’ordre avaient alors été particulièrement violents.